Rhinite allergique
    (allergies, rhume des foins, pollinose)
    Description

    Parfois appelée rhume des foins ou pollinose, l'affection dénommée rhinite allergique signifie littéralement « inflammation allergique du nez ». Elle doit son nom à l'élément rhin qui provient du grec « nez » et à la terminaison -ite qui se rapporte tout simplement à une inflammation.

    La rhinite allergique peut durer toute une saison ou toute l'année. Pour la plupart des personnes, un allergène (quelque chose qui provoque une allergie) déclenche les symptômes à peu près au même moment chaque année. Au printemps, leur manifestation est généralement due au pollen des arbres alors que les pollens des graminées dominent en été, et ceux des mauvaises herbes en automne. La plupart des personnes souffrant de rhinite allergique sont sensibles à plus d'un allergène.

    La rhinite allergique chronique se manifeste toute l'année. Cette affection touche plus communément les personnes qui réagissent aux allergènes présents toute l'année. Évidemment, les personnes allergiques aux acariens ou à leurs animaux de compagnie en souffrent quelle que soit la saison. La rhinite allergique touche environ 20 % de la population canadienne.

    Causes

    La rhinite allergique est une affection allergique, comme l'asthme, c'est-à-dire que le corps a tendance à réagir d'une manière exagérée à certains types de substances externes. Sa réaction provoque la production d'anticorps qui incitent votre système immunitaire à libérer de l'histamine et d'autres substances chimiques. Ces substances chimiques causent les symptômes de la rhinite allergique, notamment des éternuements, un écoulement nasal, un picotement des yeux ou un larmoiement et même de la toux.

    La rhinite allergique peut être héréditaire, mais des allergies particulières comme celles aux poils de chat ou à l'herbe à poux ne le sont probablement pas. En revanche, la prédisposition à l'allergie est héréditaire. La probabilité de rhinite allergique pour les enfants se situe entre 30 % et 60 % si l'un de leurs parents en souffre, et entre 50 % et 70 % lorsque chaque parent en est atteint.

    Symptômes et Complications

    La plupart des personnes atteintes de rhinite allergique savent identifier les symptômes de leur affection, même si elles la confondent quelquefois avec le rhume banal.

    Ces symptômes se manifestent par un écoulement nasal, des éternuements, une démangeaison qui affecte le nez, la bouche, la gorge, ou les yeux, et une congestion nasale. D'autres symptômes peuvent aussi apparaître, comme un larmoiement, une toux, des maux de gorge, une respiration sifflante et des maux de tête.

    Vous pouvez généralement reconnaître la rhinite allergique saisonnière parce qu'elle se produit à la même période chaque année. En outre, tandis que la rhinite chronique n'entraîne pas de trouble oculaire, la rhinite allergique saisonnière se caractérise par une réponse qui provoque une rougeur des yeux ainsi que la légère sensation de blocage dans les oreilles, particulièrement celles des enfants.

    Diagnostic

    En ce qui concerne la rhinite allergique, il importe de se souvenir du moment exact de l'apparition et de la disparition des symptômes. Ces informations donnent à votre médecin et à l'allergologue des indices précieux quant à l'origine des symptômes et ils facilitent le diagnostic.

    Les détails sur le lieu d'habitation et de travail et le moment où les symptômes sont les plus intenses peuvent aider le médecin ou l'allergologue à cerner les causes probables. Par ailleurs, votre médecin, ou votre allergologue, pourrait vous suggérer un test de dépistage des allergies.

    Les allergologues pratiquent un test cutané qui consiste à appliquer sur la peau de petites doses standardisées de tous les allergènes les plus courants afin d'orienter le diagnostic. Ils essaient de trouver l'allergie à une substance particulière en grattant légèrement la peau avec chaque allergène jusqu'à ce qu'une petite éruption cutanée apparaisse. L'aspect de l'éruption permet de déterminer à quelle substance vous êtes allergique. La plupart de ces tests sont pratiquement indolores. Si aucun des tests cutanés ne provoque de réaction, il peut s'agir d'un autre type de rhinite.

    Les affections ci-après peuvent être confondues avec la rhinite allergique :

    • la rhinite vasomotrice -  la membrane de la muqueuse nasale enfle sous l'effet de l'augmentation du flux sanguin et provoque un écoulement et une congestion du nez, mais généralement pas de démangeaison. Il n'existe pas de cause particulière (les personnes touchées ne sont pas allergiques à quoi que ce soit) bien que la fumée, l'air sec, le changement de température (comme passer du froid du dehors à la chaleur de l'intérieur), et les odeurs peuvent déclencher des symptômes;
    • la rhinite chronique -  ce pourrait être l'un des symptômes d'un rhume banal qui se prolonge ou un symptôme d'une autre affection, comme une insuffisance thyroïdienne;
    • la rhinite médicamenteuse - elle est provoquée par l'emploi abusif de vaporisateurs décongestionnants susceptibles d'accroître la congestion s'ils sont utilisés pour plus de 3 jours. Les personnes qui emploient de la cocaïne sont également sensibles à cette forme de rhinite.
    Traitement et Prévention

    La meilleure façon de prévenir une rhinite allergique, c'est d'éviter l'allergène qui la déclenche. Cela peut signifier changer vos habitudes et même donner votre animal de compagnie, ou déménager, si les symptômes sont insupportables et ne répondent pas au traitement.

    Si l'allergène est quelque chose que vous ne pouvez pas complètement éviter, comme les acariens, voici quelques suggestions pour faire de votre foyer un havre de bien-être :

    • débarrassez-vous des meubles qui recueillent la poussière, comme les tapis, les draperies et les chaises rembourrées;
    • branchez votre système de climatisation central pendant les périodes propices à la propagation des pollens et des moisissures;
    • recouvrez votre matelas d'une housse spéciale contre les acariens;
    • lavez fréquemment les planchers avec une serpillière humide;
    • utilisez un déshumidificateur afin de maintenir l'humidité contenue dans l'air ambiant de votre logis aux alentours de 40 % à 45 %;
    • installez un filtre à air à haute efficacité pour les particules de l'air (soit un filtre HEPA);
    • employez un fongicide (par ex. moitié eau de javel domestique, moitié eau) pour nettoyer les éviers, les cabines de douche, les endroits où vous conservez des légumes et les poubelles;
    • éliminez les plantes d'intérieur de votre décor (ce sont des sources communes de moisissure);
    • privilégiez les espaces fermés pendant les périodes où les pollens sont libérés en grande quantité.

    Notez bien qu'il n'est pas toujours possible de contrôler l'environnement ni de supprimer ou d'éviter les allergènes, surtout ceux qui sont en suspension dans l'air. Beaucoup de personnes ont besoin d'un traitement médicamenteux pour obtenir du soulagement. La plupart des personnes atteintes ont heureusement une réponse favorable aux médicaments. La thérapie de choix dépendra de vos symptômes, de leur intensité, de votre réponse aux médicaments par le passé, et de vos autres troubles médicaux, s'il y a lieu.

    Dans le cas de symptômes légers, le traitement consiste habituellement à employer des antihistaminiques par voie orale (par ex. la chlorphéniramine*, la diphenhydramine, la cétirizine, la loratadine, la fexofénadine, la desloratadine) ou par voie externe soit sous forme de pulvérisations nasales (par ex. la lévocabastine), soit sous forme de gouttes ophtalmiques (par ex. l'olopatadine). Votre médecin ou votre pharmacien peut vous aider à choisir le médicament le plus conforme à vos besoins. Par exemple, de nombreux antihistaminiques oraux sont dorénavant « sans somnolence ». Les personnes atteintes de certaines affections (par ex. un glaucome, des troubles de la prostate) devraient consulter leur médecin avant d'employer certains antihistaminiques.

    Il importe de savoir que certains produits contiennent des antihistaminiques ainsi que des décongestionnants pour soulager les symptômes. Il est bon de demander l'avis d'un professionnel de la santé, car les personnes ayant une tension artérielle élevée ou un diabète doivent faire preuve de prudence avec ces types de médicament.

    Vous pourriez essayer un corticostéroïde pour pulvérisations nasales (par ex. le budésonide, le ciclésonide, la fluticasone, le flunisolide, la mométasone) si les antihistaminiques ne sont pas efficaces. Les corticostéroïdes en aérosols sont indiqués en cas de symptômes de rhinite chronique d'une intensité modérée à grave. En cas d'allergies saisonnières, certaines personnes trouvent parfois que les vaporisations nasales, les gouttes pour les yeux et les inhalations à base de cromoglycate de sodium préviennent efficacement la rhinite allergique lorsque le traitement est commencé et utilisé régulièrement avant la saison des allergies.

    Vous pourriez aussi avoir recours à un anticholinergique pour pulvérisations nasales (par ex. l'ipratropium) afin d'enrayer les symptômes d'écoulement. Le montelukast est un autre médicament qui pourrait s'avérer utile quand d'autres médicaments n'ont été ni efficaces ni bien tolérés. Une solution salée en aérosol et des gouttes ophtalmiques lubrifiantes seraient également susceptibles de vous aider en apaisant les symptômes d'irritation de votre nez et de vos yeux.

    On conseille aux femmes enceintes ou qui allaitent de demander l'avis de leur médecin ou de leur pharmacien avant d'amorcer un traitement contre la rhinite allergique.

    Si vous ne parvenez pas à éviter l'allergène et que le traitement médical contre la rhinite allergique n'est pas efficace, l'immunothérapie allergénique pourrait être une bonne solution. L'immunothérapie est aussi désignée désensibilisation dans le langage courant, mais le terme hyposensibilisation conviendrait mieux. On parle aussi communément d'injections. De petites quantités d'allergène sont introduites régulièrement dans le corps, et leur dose est peu à peu augmentée dans l'espoir que la réaction immunitaire deviendra de plus en plus faible à mesure que le corps s'habituera à la présence de l'allergène.

    Les injections d'allergène sont données initialement 1 ou 2 fois par semaine. Après environ 6 mois de piqûres hebdomadaires, le traitement d'entretien commence. Les injections d'entretien sont généralement administrées une fois par mois. Après 3 à 5 ans, certaines personnes peuvent se passer de ces piqûres.

    L'immunothérapie allergénique n'est pas sans risque. Dans de rares cas, une réaction immunitaire généralisée qu'on appelle anaphylaxie peut se développer et s'avérer fatale. Après chaque piqûre, les personnes en cours de désensibilisation doivent rester une demi-heure dans la clinique, en présence d'un médecin, au cas où une réaction se produirait. La fin de la période annuelle des allergies est le meilleur moment pour commencer une désensibilisation.


    *Tous les médicaments portent un nom générique et un nom de marque.  La marque est l'appellation qu'un fabricant choisit pour son produit (par ex. Tylenol®). Le nom générique est le nom du médicament en médecine (par ex. l'acétaminophène). Un médicament peut porter plusieurs noms de marque, mais il ne possède qu'un seul nom générique. Cet article répertorie les médicaments par leur nom générique. Pour de plus amples renseignements sur les noms de marque, consultez votre médecin ou un pharmacien.


Avertissement médical

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